Rapport de l’année scolaire 2023-2024
A Fana : nos pensionnaires (3 primaires, 7 collégiens et 9 lycéens) ont bien terminé
leur année scolaire plu-tard que les précédentes (début juillet pour l’examen bac).
Nos candidats ont passé le bac, il a fallu attendre début août pour avoir les résultats,
malheureusement on ne sait pas encore pourquoi les résultats n’ont pas été bons
pour tous. Durant l’année scolaire nos élèves avaient bien travaillé. Ils avaient tous
une bonne moyenne générale de classe pour se présenter à l’examen de fin
d’année. La déception est grande, il n’y a eu que Tidwal qui a été admise. Les autres
n’ont pas été admis, au Mali il n’y a pas de session de rattrapage pour les non admis.
Elle fait une série différente des autres et malheureusement les sujets des autres ont
fait fuite, dans les salles d’examen les sujets ont été remplacés par d’autres, chose
qui a perturbé les candidats de ces filières et on pense que cela a impacté leurs
résultats par la suite. Ils vont retirer leurs relevés des notes dans leur école pour voir
exactement là où ça failli. Le taux de réussite national a été le plus faible depuis ces
15 dernières années, il est seulement de 26.4%. Fana étant plus proche de Bamako
ce qui fait d’elle une région stable et plus rassurante pour les élèves et leurs parents
restés au nord loin d’eux. Aboubacrine a choisi de faire une formation dans un centre
de mécanique option entretien et conduite des engins lourds à Bamako. Quant aux
primaires et collégiens l’année s’est bien terminée dans l’ensemble. Cette année
encore nous avons eu des épidémies de rougeole, de méningites et de la
poliomyélite avec une saison sèche très chaude et prolongée avec des records de
températures. Ce qui a perturbé les cours dans les écoles sur l’ensemble du pays et
même dans les administrations de l’Etat. Le pays en général traverse une crise
énergétique sans précèdent, il n’y a que des centrales à gasoil dans le pays et
seulement 03 barrages hydro-électriques qui ne fonctionnent pas normalement car
les cours d’eau n’ont pas suffisamment d’eau pour les faire tourner.
J’ai fait mes aller-retours entre Fana et Ag-Infanana par vol car les routes sont très
dégradées et de plus en plus dangereuses, il y’a toujours les deux groupes
terroristes (DAECH et ALKAIDA) et la milice Russe Wagner très active qui fait subir
aux usagers toutes sortes de traitements inhumains, dont des maltraitances
physiques, des exécutions sommaires et dépossession de tout bien.
A Ag-Infanana : l’année scolaire s’est bien terminée avec les 78 élèves, on a clos
l’année par une journée de retrouvaille avec les parents d’élèves comme chaque
année. C’était une journée de fête pour les élèves et leurs parents. Elle a eu lieu en
fin juillet, malgré le fait que les élèves soient en vacances ils étaient revenus. Les
enseignants aussi sont revenus car étaient à Gao et Bourem dont ils sont originaires.
Ils avaient travaillé avec les élèves pour l’occasion. Tout le monde était si fier de
montrer leur travail aux parents qui constate la progression de leurs enfants et la joie
de leurs montrer ce qu’ils ont appris durant l’année scolaire. En plus du bon repas
servi à tous, il y a eu un programme de chant et de sketchs, sur le thème de la paix
et du changement climatique pour clore l’année la fête et l’année scolaire. Durant
l’année scolaire Aliou le directeur, Abouki, Abdoul et Ahmed les professeurs tiennent
les cours, suivent les devoirs du soir, surveillent les moments des repas à la cantine
sous le préau et accompagnent les élèves lors des sorties scolaires. L’académie de
l’enseignement de Gao me rassure, m’encourage à continuer et dès que les
recrutements sont ouverts nous serons prioritaires et me fait patienter, me disait
qu’ils ont des problèmes de budget car n’ayant plus des partenaires attendus depuis
2022.
La construction de la nouvelle école annoncée cet été n’a pas encore démarré. C’est
un projet financé par la banque mondiale, ça prend du temps, l’entrepreneur m’a dit
qu’il a signé le contrat d’exécution, il manquait celui du bureau d’étude ça doit
normalement commencer après la saison des pluies. Cela montre aussi que nos
besoins sont remontés au niveau national, la banque mondiale a choisi dans la
banque des données de l’éducation nationale 3 écoles fonctionnelles à construire
dont la nôtre.
Le village et ses petits services de base (école, le dispensaire et l’adduction d’eau)
fonctionnent grâce à notre engagement, particularité et l’enclavement du village.
Cette année les familles par leurs cotisations mensuelles régulièrement depuis le
début du fonctionnement du forage ont financé le remplacement de 4 panneaux
solaires et les travaux de plomberie. Les fuites, les têtes de robinet des bornes
fontaines et l’entretien du château d’eau ont été aussi réalisés. Encore une fois les
parents ont assuré leur part d’engagement pour l’entretient de l’école pendant les
vacances et durant l’année scolaire et ont répondu à nos différentes sollicitations.
Nous avons travaillé avec eux à apporter une attention particulière à la scolarisation,
au maintien et à la poursuite des études scolaires le plus loin possible des filles de la
communauté.
La construction de la halle est finie, il reste maintenant l’équipement et le
fonctionnement des ateliers (coutures et ferronnier) et les magasins (épicerie et
boucherie). C’est un projet qui créera de l’emploi local et de la stabilité au village et
renforcera son autonomie.
S.Cetteannée la saison a été très dure avec des records de chaleur jamais atteints. La
saison de pluie est arrivée avec des longues tempêtes de sable très violentes et des
pluies abondantes et prolongées. Ce qui a engendrée des inondations
catastrophiques dans tout le sahel et le Sahara. Les constructions des maisons sont
en banco (mélange de sable et d’argile) dans ces régions, elles ne sont pas solides
et prévu face à ces pluies diluviennes sur des périodes consécutives et prolongées.
Des villes, des villes et hameaux sont entièrement dévastés et celles qui en restent
encore debout ne seront plus en norme habitable car peuvent s’effondre à tout
moment.
Pendant que je suis en France ce week-end, j’ai appris qu’une partie de l’école et
certaines maisons du village sont tombées. La cause est les grandes quantités de
pluie qui arrivent la nuit et pendant des jours de suite. Tous les villages de la zone
sont touchés par ce changement climatique brusque et violent. Les pistes et les
routes sont devenues impraticables ce qui rend les déplacements longs, lents et
risqués.
Au nom des enfants et des enseignants et des parents d’élèves, je vous remercie de
votre accompagnent si précieux, votre soutien si nécessaire et de l’amitié inoxydable,
si fidèle.
Amitiés
Ibrahim AG ASSARID
Coordinateur des actions de l’Ecole des Sables