Mossa, Abou, et Hamady à Ste Marie de Créon

Mossa, Abou, et Hamady à l'école Ste Marie de Créon

Mossa, Abou et Hamady ont fait leur rentrée scolaire à l’école Sainte-Marie. Ils repartent dans quelques jours dans le désert malien, au pays des Touaregs.

Temps mélancolique ce lundi matin sur Créon. Comme pour signifier à Mossa (10 ans), Hamady (7 ans) et Aboubacrine (11 ans) combien la séparation, d'ici quelques heures et leur retour au pays, sera douloureuse. Les trois petits Maliens étaient scolarisés à l'école Sainte-Marie depuis la rentrée dans le cadre d'un partenariat établi voilà cinq années avec l'école des Sables. Cette dernière soutient la scolarisation des enfants touaregs, est implantée à Taboye, au nord du pays et dirigée par Ibrahim Ag Assarid. Hébergés en famille d'accueil, puis en classe de CP pour Hamady et chez les CE2 de Stéphanie Chat pour Aboubacrine, dit Abou, et Mossa, avec qui une réelle complicité s'est instaurée. « Nous repartons au Mali avec des souvenirs pleins les yeux et le cœur. Avec Stéphanie, nous avons appris à bien lire, écrire, et comprendre ce que nous écrivons », convient Mossa dans un français impeccable. Une autre rentrée les attend, la semaine prochaine, mais à Ouagadougou. « Dans ma classe nous sommes 89 avec une seule maîtresse », indique Abou.

Liens de solidarité

Si les deux complices sont partagés entre tristesse du départ et joie des retrouvailles avec leurs amis, la pudeur est de mise, quant à la situation de leur pays, en proie à des troubles toujours pas résolus. « Abou et Mossa n'ont revu leur famille que cet été après deux longues années de séparation. Ils bénéficient du statut de réfugiés, tandis que leurs proches ont renoué avec le fonctionnement nomade, poussant leur exil jusqu'au Burkina Faso voisin », explique Sébastien David, directeur de l'établissement privé créonnais. Samedi dernier, l'école avait organisé une matinée dédiée à la culture touarègue pour lequel les trois petits Maliens ont été les acteurs incontournables, en compagnie d'Ibrahim. Histoire de confronter deux mondes et de cultiver des liens inaltérables de solidarité à travers les continents, et ce, quelle que soit la religion.

Avant de prendre « l'oiseau de fer », Mossa confie : « Nous, dans le désert, on a des papillons comme des avions ». Lui rêve de devenir, chanteur, footballeur ou… directeur d'école ! Abou quant à lui aimerait être maître. Mais tous deux transmettront leur savoir, appris sur les bancs d'une école française qu'ils n'oublieront jamais. Temps mélancolique sur Créon.